5 livres ont été présentés au cours de cette soirée.

Livres présentés (Animation : José / Compte rendu : Michèle)

Claude : La petite fille de Bernhard Schlink, Gallimard.

Ce livre se divise en trois parties.

À la mort par overdose de son épouse Birgit, qui vivait dans un profond mal-être, Kaspar, libraire, découvre un pan de la vie de celle qu’il a tant aimé et qu’il avait toujours ignoré : Avant qu’il ne fasse passer sa future épouse à l’Ouest, Birgit, en RDA, a connu un autre homme avec qui elle a conçu un enfant, abandonné à sa naissance. C’est son amie Paula qui a pris en charge cette démarche. Il décide d’aller à la rencontre de cette belle-fille inconnue.

 Kaspar retrouve Svenja, qui a connu une vie très mouvementée avec de mauvaises fréquentations. Elle a épousé un néo-nazi et élève sa fille Sigrun dans cette mouvance « Völkisch ». 

 Faisant miroiter l’héritage de Birgit, il demande à ce que sa belle-petite fille passe des moments avec lui. Mais Sigrun, adolescente, endoctrinée n’adhère pas aux idéologies de cette Allemagne où le racisme fait souvent loi.

La petite- fille repart chez les siens.

Le grand-père retrouvera sa petite -fille plus tard pour partager dans l’affection de beaux moments culturels.

A travers ce roman émouvant, intéressant et bien mené, Bernhard Schlink nous immerge dans l’histoire de l’Allemagne de 1960 à nos jours, un pays scindé en deux pendant plus de trente ans, un pays où l’extrême droite refait surface.

Michèle : Les partisans Kessel et Druon, une histoire de famille Dominique Bona, Gallimard.

Une triple biologie consacrée à Joseph Kessel, Maurice Druon et Germaine Sablon à travers le prisme de la création du chant des Partisans, l’hymne de la Résistance, écrit à Londres en 1943 par l’oncle et le neveu et enregistré par Germaine Sablon, chanteuse de music-hall, maîtresse de Kessel.

La paix revenue Kessel, le baroudeur, voyagera beaucoup, signant de nombreux reportages qui font exploser les ventes de France soir, il publiera de grands livres l’armée des ombres, le Lion, les Cavaliers…, Druon, passionné de mythologie et d’histoire, se consacrera aussi à la littérature : les Grandes familles, les Rois maudits…et deviendra ministre de la culture. Tous deux seront élus, à quatre ans d’intervalle, à l’Académie française (Druon en sera le secrétaire perpétuel)

Germaine Sablon terminera la guerre, engagée dans le corps des infirmières de l’armée, ne reverra plus Kessel, et quittera la scène pour laisser place à son frère Jean, chanteur de charme aux grands succès.

Une biographie vibrante, bien documentée, agréable à lire.

José : Sur le méridien de Greenwich de Shady Lewis -Sindbad, Actes Sud.

Le narrateur, un Égyptien de la communauté copte installé à Londres, est sollicité par un cousin pour gérer les obsèques d’un jeune réfugié syrien musulman Ghiyath totalement inconnu, dont la famille est restée au Caire avec toujours l’espoir d’en partir. Dans les trois jours qui séparent le moment où il accepte cette grande responsabilité de la date de l’enterrement, il sera amené à faire face aux contradictions religieuses, administratives, philosophiques et aux absurdités  des autorités égyptiennes et de l’administration anglaise, à confronter les deux mondes, à revisiter le passé et à se remémorer d’autres êtres et d’autres pans de vie à jamais disparus.

L’échange téléphonique du narrateur avec son cousin est un vrai grand moment réjouissant de loufoquerie et d’humour.

Le méridien de Greenwich est la métaphore de deux mondes différents, roman rafraîchissant sur le thème de l’exil.

Jacky : Le testament caché de Sébastien Barry, Folio.

L’histoire qui couvre la période allant de 1925 aux années 2000 est racontée par une centenaire,

Roseanne Mc Nulty, de confession protestante, enfermée dans un hôpital psychiatrique depuis de très longues années.

L’institution doit fermer et un psychiatre doit évaluer si la vieille femme est en capacité de réintégrer la société. Pour cela il lui faudra découvrir les raisons de cet internement si long.

 A travers l’histoire tourmentée de Roseanne et de son père c’est le pouvoir plénipotent de la religion catholique qui est mis en exergue, une société corsetée, la condition douloureuse et tragique des femmes à cette époque, l’histoire politique de l’Irlande. Les deux protagonistes du roman sont attachants, un roman émouvant, vrai.

Marlies : Suzuran (le muguet) de Aki Shimazaki, Ed. Léméac

Roman – 1er tome d’un nouveau cycle – écrit en français au Canada et racontant dans un style ciselé l’histoire d’une famille japonaise.

Ce premier tome est consacré à Anzu, la cadette, femme célibataire, potière, effacée qui vit seule avec son fils. Sa vie consacrée à son art, va être chamboulée par l’arrivée de sa sœur aînée, une femme moderne, séduisante, ambitieuse, son époux l’accompagne et la cadette va tomber sous le charme de son beau-frère.

C’est une histoire pleine de sensibilité, toute en douceur et en émotions.
Le roman est émaillé de mots japonais, plongeant plus avant le lecteur dans cette ambiance japonaise si particulière (un lexique figure en fin de livre).

Soirée “Lectures Partagées” – 7 avril 2023
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