Treize fidèles et une nouvelle venue ont participé à cette soirée du club lecture :
Béatrice, Christian, Claude, Daniel, Isabelle, Jacky, José, Jules, Marlies, Micaela, Michèle, Miguel, Olivier, Pascale.
Douze livres ont été présentés, plusieurs « feel good » pour positiver et voir la vie plus lumineuse, d’autres pour voyager, au gré des récits, dans le temps et l’espace en Corée, Espagne, Irlande, Grèce, Russie, à Jérusalem, sur les hauts sommets himalayens.
Livres présentés
Animation : Olivier Tissort / Compte rendu : Michèle Robinet, Olivier Tissot, Miguel Couralet.
Daniel : – La misère et la gloire– André Ropert (Armand Colin, réédition 2018)
L’auteur raconte de façon chronologique mille ans d’histoire, celle du monde de la Russie qui a fortement contribué à faire ce qu’est devenue l’Europe. Cet ouvrage de plus de quatre cents pages donne de nombreuses pistes pour mieux comprendre la situation actuelle de la Russie, ses ambitions, ses prétentions, ses illusions mais aussi saisir ses désillusions. Elles résultent de la spécificité même de ce vaste pays composite qui n’a pu se doter d’une identité commune à cause des caractéristiques qu’il porte : religions, mosaïque de peuples, culture opposant l’élite et le peuple…
Les rêves de gloire et d’hégémonie ne peuvent se concrétiser, le dépit de ses dirigeants grandit et s’accélère.
Daniel se dit stupéfait de voir comment l’actualité est façonnée et heurtée par cette histoire millénaire. Elle se reproduit de siècle en siècle et de régime en régime.
Il recommande vivement ce livre indispensable pour comprendre la façon de penser russe, les réactions de ce pays et de ses dirigeants, …, et in fine, de mieux saisir et interpréter les évènements présents.
Jules : 1 – Histoire de Jérusalem – Vincent Lemire, Christophe Gaultier (Les arènes) & 2 – Triste Tigre – Neige Sinno ( Editions P.O.L.)
1- Histoire de Jérusalem, un cadeau de Noël apprécié, une BD addictive, vivante, dense, excellemment documentée, écrite par Vincent Lemire, historien, directeur du Centre de recherche française de Jérusalem, et illustrée par Christophe Gaultier. C’est le résultat de 20 ans de recherches, de 6 ans de rédaction et d’illustration.
En dix chapitres classés par ordre chronologique, il raconte 4 000 ans d’une histoire universelle, celle de Jérusalem qui à l’origine était une petite bourgade isolée, perchée sur une ligne de crête entre Méditerranée et désert et qui aujourd’hui est une agglomération de presque un million d’habitants, focalisant l’actualité.
Scènes et dialogues proviennent de plus de 200 sources publiées et d’archives inédites. Le tout donne chair à ce récit choral.
4 000 ans d’une histoire universelle pour la première fois racontés dans une BD exceptionnelle.
2- Triste Tigre– Suite à la présentation de ce livre lors d’une soirée précédente, Jules a éprouvé le besoin de s’approprier cette lecture. C’est un témoignage personnel qui prend la forme d’un essai sur le viol, c’est ce qui rend ce livre particulièrement intéressant car il fait aussi un tour complet sur cette douloureuse situation. L’écriture est puissante et Jules recommande fortement cet ouvrage.
Isabelle : – Stupeur – Zeruya Shalev (Gallimard)
Nous restons en Israël.
Deux familles, liées par un homme, un ex-époux et un père d’une grande sévérité, voire violent. Deux femmes, Rachel, qui fut il y a 70 ans son épouse, une très vieille dame qui a participé, les armes à la main à la fondation de l’état d’Israël et Atara, cinquantenaire, sa fille qui, dans les premières pages du roman assiste son père agonisant. Dans les vies de ces deux familles, ces destins chaotiques et ces trajectoires, s’entrelacent la genèse et l’histoire douloureuse de ce pays.
Le titre peut s’expliquer par les thèmes développés dans le récit : l’amour, la filiation, la mort, le deuil, la religion, la guerre, les désillusions, …
L’écriture est forte, sombre, souvent tragique. Elle met en évidence les convulsions et les fractures de la société israélienne.
Une lecture qui ne peut laisser indifférent, un roman puissant qui fait écho à cette prégnante et tragique actualité.
Micaela : – Ensemble c’est tout – Anna Gavalda (J’ai lu)
L’histoire de Paulette, Camille, Franck et Philibert. Paulette, âgée, vit seule et n’est plus apte à rester chez elle ; elle va se retrouver en maison de retraite. Franck, son petit-fils cuisinier, lui rend régulièrement visite. Celui-ci cohabite dans un grand appartement avec Philibert, l’aristocrate. Camille, jeune femme à la fibre artistique, vit misérablement dans une chambre de bonne sous les toits dans le même immeuble. Ces personnages, un peu paumés et solitaires, poursuivent leur vie. Mais le destin va s’emmêler joyeusement pour les rendre solidaires.
Un livre de 600 pages. Il faut parfois se concentrer sur la lecture pour avancer dans l’histoire et ne pas en perdre le fil, mais c’est une belle découverte (l’adaptation cinématographique réalisée par Claude Berri est aussi une réussite). L’amitié, la tendresse, la solidarité, l’humour sont des valeurs mises en exergue dans ce roman.
Didier : – Les douleurs fantômes – Mélissa Da Costa (Le Livre de Poche)
Les douleurs fantômes fait suite à Je revenais des autres, mais peut se lire seul.
Rosalie, Gabriel, Tim, Anton et Ambre furent amis. Après un drame, ils se sont éloignés les uns des autres. Ils vont se retrouver cinq ans après. Ces retrouvailles vont permettre de faire le point sur la vie de chacun d’entre eux, raviver leurs souvenirs, leurs douleurs, mais aussi leurs certitudes.
Les nombreux dialogues qui jalonnent le récit ont permis à Didier d’être étroitement et émotionnellement aux côtés des protagonistes, touchants.
Les thèmes développés sont nombreux : la violence faite aux femmes, le handicap et son accompagnement, l’attitude et la responsabilité des aidants, la résilience, l’enfance, le deuil…
Béatrice : – La vie heureuse – David Foenkinos (Gallimard)
Eric et Amélie étaient scolarisés dans le même lycée. Par le biais de Facebook, il se retrouvent. Lui est cadre dans une enseigne commerciale d’équipements sportifs, elle est directrice de cabinet du secrétaire d’Etat au Commerce extérieur. Amélie sollicite Eric pour travailler au sein du gouvernement. Las de sa vie actuelle, il accepte et ils partent donc ensemble à Séoul pour une mission professionnelle. C’est là qu’Éric va faire une expérience étonnante : suivre un stage permettant de mettre en scène sa propre mort, de simuler ses funérailles, pratique thérapeutique coréenne courante. Cette expérience va lui permettre, en portant une réflexion sur sa propre mort, de l’amener à une nouvelle vie.
La fin du roman a cependant laissé Béatrice un peu sur sa faim !
Christian : – Sur les traces de Nives – Erri de Luca (Gallimard)
Erri De Luca accompagne la célèbre alpiniste italienne Nives Meroi dans l’une de ses expéditions himalayennes. Réfugiés sous la tente en pleine tempête, à 8000 mètres d’altitude, ils engagent, par une nuit d’insomnie une longue conversation. Les récits d’altitude de la jeune femme sont une trame sur laquelle Erri de Luca va appuyer ses réflexions sur son parcours de vie à la fois humain et littéraire, et sur ses souvenirs. C’est un livre qui permet de s’interroger sur le dépassement de soi, sur la solitude qui permet de mieux se retrouver et sur le rôle effectif des sherpas souvent oubliés dans la conquête et la victoire des sommets.
A la fois vivifiant, poétique, et philosophique, d’une lecture aisée, cet ouvrage a renvoyé Christian à un livre lu dans sa jeunesse, écrit par Edmund Hillary, l’alpiniste néo-zélandais ayant vaincu le premier l’Everest en 1953 : Au sommet de l’Everest.
Marlies : – La bonne chance – Rosa Montero (Métailié)
Qu’est-ce qui pousse un cinquantenaire, architecte de renom international, à descendre d’un train, à rebrousser chemin, au lieu de poursuivre sa route pour donner la conférence où il est attendu et de vouloir avec acharnement acheter un appartement sordide dans un village minier lugubre ? Dans ce lieu sinistre, Pozzonegro, cet homme, Pablo, fait la connaissance de différentes personnes, dont un notaire un peu filou, et une femme d’origine roumaine, Raluca, un peu déglinguée. Peu à peu, se dévoile le secret de cet homme qui fuit (mais que fuit-il ?).
Ce livre est un fin thriller à la fois policier et psychologique, une histoire d’amour rafraîchissante, un bon moment de lecture addictive.
Claude : 1 – Le roi Amoureux – Philippe Casassus (L’Harmattan)
& 2 – Le crime c’est l’argent – Petros Markaris (Cambourakis)
1 – Le roi amoureux
Philippe Casassus, professeur émérite de Thérapeutique et docteur en Histoire, nous offre une biographie historique romancée, et bien documentée, du roi Philippe 1er, arrière-petit-fils d’Hugues Capet, un monarque relativement peu connu, malgré l’un des plus longs règnes de l’histoire de France (48 ans). Cet ouvrage raconte les dernières années de sa vie, notamment après qu’il ait répudié sa femme, et volé la femme de l’un de ses vassaux. Le récit est émaillé, comme un roman d’aventures, d’enlèvements, de tentatives d’assassinat, de conflits avec la papauté, de guerre avec les Anglais.
2 – Le crime c’est l’argent
Claude, une fois de plus, nous fait voyager avec des romans policiers ; après Cuba, nous voilà en Grèce.
Nous sommes à Athènes, et la Grèce est toujours confrontée à une crise économique de grande ampleur. Deux investisseurs (un chinois et un arabe du Golfe – ils sont bien présents en Grèce) sont assassinés. Politiques et financiers s’affolent. Le célèbre commissaire Charitos est chargé de l’enquête.
Avec ce nouveau roman, loin des clichés touristiques, l’auteur évoque la vie quotidienne de la capitale plongée dans ce marasme qui perdure, même si les médias en parlent peu ou plus du tout.
Michèle : – Mon traître – Sorj Chalandon (Le livre de poche)
C’est grâce à Isabelle qui nous avait présenté en décembre le Quatrième mur que Michèle s’est intéressée à ce roman.
Sorj Chalandon se saisit de faits réels qui l’ont gravement impacté et affecté dans sa vie professionnelle de journaliste et qu’il travestit dans un roman. Il raconte son amitié avec Denis Donaldson qu’il met en scène de façon originale.
Le traître, dans la fiction, c’est Tyrone Meehan. Le narrateur Antoine (Tony) est un luthier qui s’éprend, de façon irrationnelle et inconditionnelle, de la cause des catholiques irlandais opprimés et humiliés par les royalistes et l’armée britannique. Il s’immerge lentement, irrésistiblement, dans leur monde, adopte leurs rites. Tyrone Meehan un officier héros de l’IRA, emprisonné plusieurs fois et libéré, devient dans un premier temps son mentor, son guide, jusqu’à ce que celui-ci soit démasqué comme traître à la solde des anglais.
C’est un roman puissant, magistral, qui nous transporte en Irlande, dans l’humanité des misérables ghettos catholiques. Il dit la force de la fraternité, de l’amitié vibrante et de la confiance. Tout ceci cependant se fracasse soudainement : foudroiement de la déloyauté, honte de la trahison, tragédie de la guerre.
Michèle a pour ce livre un coup de cœur intense, douloureux. Sentiments partagés par plusieurs participants de la soirée qui ont aussi lu ce récit.
Miguel : – L’art de la guerre- Une aventure de Blake et Mortimer – Floc ’h, Fromental et Bocquet.
Par manque de temps le livre n’a pas pu être présenté, il le sera une prochaine fois.
Olivier : – L’éloge de la lenteur- Carl Honoré.
Par manque de temps le livre n’a pas pu être présenté, il le sera une prochaine fois.
Faites connaître autour de vous ces soirées de la librairie La Mémoire du Monde : C’est ouvert à tous !