Conférence “Jean Claude Izzo, sa vie, son oeuvre”

Conférence de Michèle Stubbe-Robinet et Florian Bouscarle

La conférence de Michèle et Florian nous a fait découvrir à travers son œuvre le parcours de vie de Jean-Claude Izzo, cet auteur amoureux de Marseille.
Après une présentation biographique de Jean-Claude Izzo, ils se sont attachés à nous donner envie de lire ou relire la trilogie Total Khéops, Choumo et Soléa en abordant différents thèmes, fils conducteurs dans ces trois oeuvres.

Octobre

Dans l’herbe encore verte les feuilles déjà jaunes. Un vent court et actif forgeait avec un soleil sonore sur la verte enclume des prés une barre de lumière dont les rumeurs d’abeilles venaient jusqu’à moi. beauté rouge.  Splendide, vénéneuse et solitaire comme la rouge oronge.

Albert Camus, Carnet II.

Photo : Olivier Gazzano – PhotosGz.fr

En ce mois d’octobre 1942, Albert Camus séjourne au Panelier près de Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire.  Retrouvez-le  dans Camus chez les Justes, sous la direction d’Anne Prouteau, qui vient de paraître aux Éditions Bleu Autour.

Septembre

«  Le vrai rêveur est celui qui rêve l’impossible » .

Elsa Triolet, Le rossignol se tait à l’aube, 1970.

Elsa Triolet (12/09/1896 – 16/06/1970), Femme de lettres, résistante française d’origine russe. Première femme à obtenir le Prix Goncourt.

Photo : Olivier Gazzano – PhotosGz.fr

« Qu’est-ce que l’homme ? Il est cette force qui finit toujours par balancer les tyrans et les dieux. » Albert Camus, Lettres à un ami allemand, Ed. Gallimard, 1948.

Hommage à Frédéric Mitterrand à Hammamet (21 aout 1947-21 mars 2024)

L’Association Partages culturels en Provence était représentée par Michèle lors de l’inauguration de la stèle le vendredi 21 juin 2024 dédiée à Frédéric Mitterand, érigée au cœur du  petit et attachant cimetière marin d’Hammamet en présence de ses trois fils, Mathieu Mitterrand, Saïd Kasmi-Mitterrand, Jihed Guasmi-Mitterrand, de ses amis, sympathisants et voisins.
C’est Mathieu, son fils aîné, qui a lu un hommage pathétique rappelant ses engagements, ses passions, sa vie hammamétoise.

Si Frédéric Mitterrand a pu écrire certains textes polémiques, avoir eu des attitudes contestables voir répréhensibles, il ne faut pas oublier l’homme attachant et généreux  qu’il fut, l’écrivain talentueux, le génial réalisateur, l’esthète éloquent, l’érudit d’art éclairé et passionné.

A  l’issue de cette lecture émouvante et vibrante, chacun fut invité à fleurir ce cénotaphe  avec l’emblème divin d’Hammamet le jasmin.  Bientôt une fine pluie blanche et odorante recouvrit le monument  portant le titre d’une de ses derniers ouvrages Mes regrets sont des remords ( Robert Laffont, 2016 )

Août

“C’est quand l’adolescence s’achève que l’on comprend ce qu’elle aurait pu être. En général, il n’y a pas de date précise, ça vient peu à peu, le sens du passé perdu et de tout ce qu’il reste à entreprendre. Pour moi, c’est plus net : elle s’est arrêtée le 28 avril avec le départ du général de Gaulle.”

Frédéric Mitterrand, Une adolescence, Ed. R.Laffont 2015.

Photo : O.Gazzano – PhotosGz.fr – “Pays Basque 2024”

Lectures Partagées du 7 juin 2024

Compte rendu du club littéraire du 7 juin 2024

  MÉMO : 2 formules   1/ Le Club lecture a lieu tous les premiers vendredis de chaque mois de 18h30 à 20h : Chacun vient et présente un livre qu’il a lu. S’ensuit un échange. La séance est animée de façon que chacun puisse avoir le temps de présenter son livre.   2/ Soirée « Un livre- Un auteur » qui a lieu tous les trois mois environ, de 18h30 à 20h : Un moment de partage et d’échange, pour aller à la rencontre d’un auteur et d’une de ses grandes œuvres lue préalablement par tous les participants.   Un petit apéritif clôture chaque séance. Comment y participer ? : Le club est ouvert à toutes et à tous. Pour des raisons de place, Il suffit de s’inscrire préalablement en venant à la librairie, en envoyant un mail ou en téléphonant : lamemoirdumonde@yahoo.fr Tel : 04 90 85 96 76     Prochaines rencontres : Le club lecture : 5 septembre 2024 à 18h30   Un Livre un Auteur : Le vendredi 20 septembre 2024 à 18h30. Nous avons choisi de mettre à l’honneur Giuliano da Empoli et son best-seller Le Mage du Kremlin (Folio), un récit qui nous plonge au cœur du pouvoir russe, d’une actualité ubiquiste.   Prochainement cycle Jean Claude IZZ0 : Nous avons retenu aussi, pour une autre séance, dont la date sera fixée ultérieurement, Total Khéops de Jean-Claude Izzo (dernier trimestre 2024) Ceci sera précédé, le 5 octobre 2024, 16 heures, en partenariat avec l’Association Partages culturels en Provence une conférence consacrée à la vie et l’œuvre d’Izzo.

 Animation : Olivier Tissot, Compte rendu : Miguel Couralet, Michèle Robinet.

12 présents, des fidèles du club-lecture.

Miguel, « Narcisse et Goldmund » – Hermann Hesse -Livre de poche,

250 pages

Hermann Hesse est un immense auteur, prix Nobel de littérature que Miguel s’est attaché à nous faire découvrir ou redécouvrir. Courrez vite lire « Narcisse et Goldmund » mais aussi « Siddhartha », « le Loup des Steppes », « le voyage en orient », « Damian » et peut être, bien qu’un peu plus difficile car ésotérique, « Le jeu des perles de verre » ….

« Narcisse et Goldmund » se déroule au Moyen Age.

Goldmund a perdu sa mère très jeune. Il est conduit par son père au monastère de Mariabronn pour y faire sa scolarité et espère-t-il devenir moine. Il est pris en charge par son brillant professeur qui deviendra plus tard Abbé du monastère. Une grande amitié naît entre eux. De longues conversations entre Narcisse et Golmund fondent une conviction qui conduit ce dernier à quitter le monastère pour parcourir campagnes, villes et villages dans une vie vagabonde pleine de rebondissements, d’amours féminines et de découvertes sur ce qu’est l’art.

Si les rencontres sont riches d’enseignements et de joie pour Goldmund elles sont aussi parfois rudes. Il est amené à tuer un autre vagabond qui l’a trahi. Il rentre dans des familles et crée parfois la confusion. Lui-même se lasse de cette vie et s’interroge sur le sens des choses remettant en question sa façon de vivre.

Il apprend le métier de sculpteur sur bois et réalise des chefs d’œuvre. Il ravit la compagne d’un comte et est condamné à mort.

Sauvé par Narcisse venu le rechercher il revient se réfugier au monastère et reprend ses conversations avec son ami devenu abbé, tous les deux forts des expériences qui les ont mûris. Deux opposés qui s’attirent et se complètent. Ceci tout en réalisant un nouveau chef d’œuvre dans la chapelle du lieu.

Puis il repart vagabonder jusqu’à l’épuisement de lui-même et revient mourir au monastère prés de Narcisse qui le veillera jusqu’au dernier souffle.

Ce livre est d’une incroyable densité. Toutes les situations, toutes les rencontres sont porteuses de valeurs. Toutes les facettes de l’humain sont mobilisées : la raison, les sens. Sont interrogés les rapports à la vie, à la mort, à l’amour, à l’amitié, à la maladie aux croyances, à l’art. Le tout dans une finesse d’écriture qui enchante et bouscule.

Nous traversons le Moyen Age mais d’une certaine façon nous sommes hors du temps.

Narcisse et Goldmund, c’est un récit initiatique, une lecture bouleversante, profonde, puissante, une ode à la vie fugitive à travers la quête du beau. C’est un livre qui a été beaucoup lu dans les années 1970 et qui est à redécouvrir.                                                                

Laurence : « Terrasses ou notre long baiser si longtemps retardé » – Laurent Gaudé -Actes Sud- 128 pages 

 C’est le 13ème roman de l’auteur                             

Vendredi 13 novembre 2015. Une date qui restera à jamais gravée dans nos mémoires. Douceur automnale : ce soir a un goût de fête. Chacun rêve à ce que sera cette nuit.

Deux amoureuses savourent leur impatience de se retrouver ; des jumelles s’interrogent sur le lieu où elles pourront fêter leur anniversaire, une infirmière se promet le repos mérité. Un mari s’agace de devoir garder seul bébé, sa femme ayant décidé d’aller au Bataclan où les Eagles of Death metal donnent un concert. 

 Partout dans Paris, on va bavarder, trinquer, rire, danser, s’attarder pour savourer la nuit. Et du

côté des forces de secours et de l’ordre, rien n’annonce l’horreur imminente.

C’est un récit choral où les voix polyphoniques s’entremêlent, celles qui ont vécu la douleur de cet évènement, avant, pendant, après. C’est le basculement dans l’horreur. C’est la sidération                                                                                   

partagée, par tous, témoins, lecteurs. C’est un hommage, à la fois doux et terrible, poétique, empathique, sans pathos offert à toutes les victimes tuées, blessées ainsi que celles détruites psychologiquement.

 Laurence a eu bien du mal à mettre fin à cette lecture tant elle était liée au récit. Un livre très fort et plein d’humanité.

Daniel : « L’anneau du pêcheur » – Jean Raspail- Le Livre de Poche 308 pages

En préambule, Daniel nous rappelle quelques éléments biographiques concernant Jean Raspail (1925-2020), à la fois écrivain et explorateur. Ses romans racontent essentiellement de personnages historiques, des explorations, des reportages sur des peuplades autochtones : « Pêcheurs de lune », « Le camp des Saints », « Le roi de Patagonie- Moi Antoine de Tounens, roi de Patagonie », « Adios, tierra del Fuego »…Il fut parfois très critiqué pour ses prises de position ou sa vision du monde ( cf. le camp des saints) mais il reste un grand auteur à découvrir.

Dans le livre présenté nous naviguons entre le Moyen Age et aujourd’hui :

Qui est ce vieux prélat vagabond qui, demande l’aumône en ce Noël à Rodez et qui lorsqu’on l’interroge, répond simplement : Je suis Benoît. Un usurpateur ? Un illuminé ? C’est le descendant de la lignée des papes avignonnais, rebelles, six siècles plus tôt. Pourquoi les Services secrets du Vatican lancent-ils sur ses traces leur meilleur agent ? Le Saint-Siège se sentirait-il menacé ? Nous sommes pourtant en 1993. L’autorité de Rome n’est plus contestée depuis le concile de Constance qui déposa Benoît XIII, le dernier des antipapes d’Avignon, en 1417. L’ anneau du pêcheur (c’est l’insigne que reçoit le pape lors de l’inauguration solennelle du pontificat) est une œuvre troublante et visionnaire tenant à la fois de la fable mystique, du récit d’aventures et du roman d’espionnage.

C’est un roman magnifique qui envoûte par la beauté de son style et la richesse de son écriture. Beaucoup de séquences se déroulent à Avignon.

 Plus que jamais, avec ce livre, un chef d’œuvre, Jean Raspail, assoiffé de justice, défenseur passionné des causes perdues et des traditions oubliées, s’ affirme comme un écrivain au talent souverain.

 Une présentation belle et émouvante qui a donné à plusieurs d’entre nous l’envie de lire ce livre.

Micaela : « L’inconnue du portait » – Camille de Peretti – Calmann-Lévy

350 pages

Peint à Vienne en 1910, le petit tableau de Gustav Klimt Portrait d’une dame représente une femme en buste, à l’expression langoureuse, bouche entrouverte, pommettes enfiévrées. Il est acheté par un collectionneur

anonyme en 1916, retouché par le maître un an plus tard, puis volé en 1997, avant de réapparaître en 2019, cachée dans un sac poubelle dans les jardins d’un musée d’art moderne en Italie.

Aucun expert en art, aucun conservateur de musée, aucun enquêteur de police ne sait qui était la jeune

femme représentée sur le tableau, ni quels mystères entourent l’histoire mouvementée de son portrait. L’escapade de la femme sans nom et étrangement repeinte reste un mystère…

Des rues de Vienne en 1900 au Texas des années 1980, du Manhattan de la Grande Dépression à l’Italie

contemporaine, Camille de Peretti imagine la destinée de cette jeune femme, ainsi que celles de ses

descendants.  Une fresque magistrale qui couvre trois générations, une enquête où se mêlent des évènements historiques, des secrets de familles, des succès éclatants, des amours contrariées, des disparitions et drames retentissants.

Micaela a pris plaisir à cette saga rocambolesque composée comme un puzzle tout en douceur et en suspens à partir d’un fait divers bien réel.

Jules : « Chemin faisant»- Jacques Lacarrière- Fayard- 295 pages

Ce livre n’est pas un guide pédestre de la France. Il est une invitation au vrai voyage. C’est le partage d’un journal d’un errant heureux, des Vosges jusqu’aux Corbières, improvisant les étapes de sa randonnée à la fin des années soixante-dix, loin des autoroutes, des grands axes, sans GPS bien sûr. Un cheminement à l’échelle humaine où le temps se mesure par les pas du marcheur (sans podomètre) .

Jacques Lacarrière ne se contente pas de dévoiler le monde à travers son regard nu de marcheur : il nous raconte les saisons, insectes, animaux, vallées, falaises, écluses, moulins à vent, carrières, églises, calvaires, dolmens et autres trésors découverts au cours de son parcours. Il dit également les conversations avec des cafetiers, aubergistes, villageois, garde-forestiers et autres habitants de ces régions secrètes de France.
C’est un livre empreint d’humanité, qui renvoie à d’autres ouvrages  comme celui de Gaspard Koenig, de Sylvain Tesson (un été avec Rimbaud) …Jacques Lacarrière, passeur idéal, convie ses lecteurs à un cheminement initiatique au pays de la connaissance des êtres et de soi.

Le style est savant, poétique.

Jules a beaucoup aimé ce livre et a su en parler avec passion.

 Isabelle : « J’ai péché, péché dans le plaisir »-Abnousse Shalmani – Grasset-

 198 pages

« J’ai péché, péché dans le plaisir, dans des bras chauds et enflammés. J’ai péché, péché dans des bras brûlants et rancuniers. »

Phrase extraite d’un poème de Forough FARROKHZAD, poétesse iranienne, née à Téhéran en 1935 et morte en 1967.

Abnousse SHALMANI, elle aussi iranienne, en a tiré le titre de son roman.

 Abnousse va faire se rencontrer deux femmes remarquables, deux portraits féminins inoubliables, qui relient deux mondes opposés : Forough et Marie de Hérédia (fille du poète José Maria Hérédia).

Forough a marqué son époque grâce à une poésie qui dépassait les cadres trop rigides de la littérature iranienne des années 50, en abordant des sujets tels que la religion, l’amour et le sexe. Elle s’est attirée la foudre des autorités et ses recueils ont été interdits après la révolution islamique de 1979.

Marie de Hérédia, ensuite, née en 1875, pouvait profiter, elle, de certains privilèges. Bien que les mariages fussent souvent arrangés, cette jeune femme pouvait profiter des plaisirs de la Belle Époque, empreints de légèreté et d’une certaine propension à la fête.

Mariée à Henri de Régnier pour éponger les dettes de son père, elle se fait la promesse de ne connaître sa 1ère fois qu’avec l’homme qu’elle aime vraiment, Pierre Louys, poète lui-aussi.

Familiarisée avec les plaisirs sensuels, Marie se trouve souvent plongée dans des célébrations où les normes sociales sont bien souvent dépassées.

La rencontre, fictive, de ces deux femmes se passe par l’intermédiaire de Cyrus, le traducteur iranien des poèmes de Louys. C’est lui qui fait découvrir Marie de Hérédia à Forough. Grâce aux traductions, la poétesse plonge dans l’univers de Marie et va vivre par procuration cette vie de plaisir qu’elle n’ose imaginer vivre en Iran. Au fur et à mesure de ses rencontres avec Cyrus, devenu son amant, celui-ci lui raconte les dessous de cette histoire d’amour et les parallèles avec sa poésie. Forough, comme fascinée par Marie, attend que son amant lui décrive toujours plus précisément cette vie-là comme pour échapper à sa réalité iranienne.

Un livre puissant, sensuel qui parle de liberté. Il met en exergue les difficultés de vivre libre, même aujourd’hui, particulièrement en Iran.

Frédérique : « La délicatesse » – David Foenkinos- Gallimard – 208 pages

Beaucoup d’entre nous ont lu ce roman ou vu le film avec Audrey Tautou mais la présentation de Frédérique nous a permis d’en avoir une vision renouvelée.

Nathalie est belle, attirante, intelligente. Elle est mariée à François, ils sont heureux, ils s’aiment et semblent avoir la vie devant eux… mais, un jour, la belle mécanique s’enraye. François décède brutalement. Nathalie est anéantie par ce décès et va se plonger dans le travail avec outrance pour oublier sa peine. Elle travaille dans une entreprise suédoise. Le cœur de Nathalie devient une forteresse où même les plus grands séducteurs vont se heurter. Sauf un : Markus, un collègue terne et maladroit, sans séduction apparente. Pourtant il est émouvant., intuitif. Sur un malentendu, il obtient de la belle un baiser volé. Pour cet outsider de l’amour, c’est un signe du destin : il se lance à sa conquête… tout en délicatesse.

Deux thèmes principaux sont développés dans ce roman : comment se reconstruire après un drame, comment construire des relations délicates entre deux êtres.
C’est le roman du sentiment délicat, bienveillant un hymne à la vie lumineux, qui traite de la banalité du quotidien avec délicatesse.            

Paul : Présentation de la pièce Paysages/Visages – Textes de Giono

Nous avons droit, en avant-première à la présentation de cette pièce qui sera donnée lors du Festival d’Avignon au théâtre de l’Isle, place des Trois Pilats.

C’est un triptyque pour une randonnée à travers les paysages et les visages dans l’ œuvre de Jean Giono :
Paul Fructus a adapté trois romans de Jean Giono : Un de Baumugnes, Prélude de Pan, Le chant du Monde.
Un spectacle qui respecte les textes de Jean Giono en faisant passer la puissance et la force des mots.

« Ouvrir un livre de Jean Giono, c’est ouvrir une porte sur des paysage tourmentés et une humanité emportée dans la danse folle des saisons. Il n’y a pas que de l’émerveillement, il y a aussi du vertige. Le même vertige qu’à la contemplation d’un paysage de Van Gogh. Les arbres se tordent sous les mêmes vents froids, sous les mêmes soleils fous. C’est avec l’appétit de faire entendre à haute voix les mots et le monde de Giono »
L’occasion de relire ces trois romans avant d’aller voir avec plus d’émotion cette pièce.

Michèle : « Le Nom sur le mur »- Hervé Le Tellier- Gallimard-

Le héros de ce livre, est André Chaix, dont le patronyme est gravé sur le mur de la maison acquise par l’auteur qu’il voulait « maison natale ». Un ancien relais de poste situé dans la Drôme provençale à La Paillette, un hameau près de Dieulefit. Une demeure pour s’inventer des racines, dans un village vivant. La maison fut occupée quelque temps par un céramiste qui avait apposé sur la façade des plaques émaillées. C’est en retirant l’ une d’entre elles que le nom fut révélé.

( voir *)

Hervé Le Tellier va  trouver ce graffiti, s’en intéresser vraiment quand un nom accroche son regard sur le monument aux morts du village.

Mêmes patronyme et prénom que ceux figurant sur la façade de sa maison. Il va se documenter, recueillir des fragments de mémoire. On lui confie une petite boîte dans laquelle sont conservés quelques vestiges de la vie d’André Chaix : des photographies des lettres, celles adressées notamment à Simone Reynier, sa fiancée, qu’il aima « follement », des extraits de journaux…

Il est né en 1924. Il vivra 20 ans, 2 mois et 30 jours. Le 23 mai 2024. Sa jeunesse resta figée à jamais.

Ce récit permet de rendre hommage à ce jeune drômois, résistant, maquisard, disparu tragiquement. Il meurt des suite de ses blessures le 23 août 1944 à Dieulefit.

Mais Hervé Le Tellier digresse, il pousse beaucoup de portes qui s’ouvrent largement donnant à voir la vie quotidienne durant ces années de guerre. Il explore cette époque « où la générosité et le courage ont côtoyé comme rarement l’égoïsme et l’abject ». Il rencontre d’autres Résistants, des artistes et des écrivains ( et oui, Camus est encore évoqué !) et fait résonner d’autres drames. Il nous livre ses réflexions, ses propres souvenirs liés à cette période de l’histoire qu’il n’a pas connue directement mais qu’il a découvert par des visites de musée, films et des lectures… Ce livre hybride nous fait réfléchir. Il nous donne des clés pour démonter des mécanismes qui loin d’être grippés se remettent en mouvement périodiquement.

*Michèle a voulu vérifier si ce jeune homme à la vie brève était apparenté à une autre famille Chaix, qui s’impliqua, elle aussi dans la Résistance, résidant dans le Vercors et dont une fille épousa un autre maquisard venu de Lyon, qui fut l’ami de son père. A priori non, le nom de famille Chaix est courant en France (cinq mille, selon l’auteur plus de 50 Chaix figurent au fichier administratif de résistantes et résistantes du musée de la Résistance).

Marlies: « Belette » – Mye – Le Tripode, 256 pages

Belette 13 ans, évite comme elle peut les baffes de son père. Un jour elle fugue et se réfugie dans un bunker abandonné face à la mer avec sa meilleure amie Babine sa bicyclette ! Ce premier roman, plein de folies et de tendresse, est un coup de cœur de toute l’équipe du Tripode.

Elle dérobe les croissants à la boulangerie et peut compter, pour survivre, sur l’ami Bruno, le vieux Léon et une femme de passage, qui se prend d’affection pour elle. Et quand les larmes menacent, Belette brave encore la défaite du monde, avec sa joie légère et son battant au cœur.

Libre et intense, le personnage de Belette, rappelle la fougue de la Zazie de Queneau, l’ambiance des plages du nord en plus. Avec ce premier roman, à la langue, brute, poétique et entêtante, parfois enfantine et vulgaire, l’écrivaine Mye réussit son entrée dans la littérature.

Rubrique : L’actualité du libraire par José

 « La vie de ma mère » – Magyd Cherfi,- Actes Sud,- 272 pages

Porté par une plume alerte, pleine d’autodérision et de tendresse, l’ex-parolier du groupe Zebda ( chanson Tomber la chemise !) livre ici avec brio le récit ficelé d’une émancipation tardive, celle d’une mère algérienne immigrée qui, au seuil de sa fin de vie, décide de goûter enfin aux plaisirs de l’existence.

En filigrane, ce roman résonne comme un vibrant hommage à toutes ces mères sacrifiées sur l’autel de la famille, du devoir, des traditions, et un appel à leur nécessaire émancipation.

C’est à la fois tendre, cruel, drôle, bouleversant.

 « Le triomphe des imbéciles » – Samir Kacimi- Sindbad- 304 pages

Le président algérien a fait un cauchemar. L’ensemble des habitants est immédiatement convoqué pour que soient identifiés – et mis hors d’état de nuire – les premiers rôles de ce songe menaçant. Commence alors un jeu de massacre jubilatoire, qui fait la part belle aux personnages les plus burlesques d’un quartier historique de la capitale, déterminés à profiter de la bêtise ambiante pour s’adonner aux pires combines. Jusqu’à un revers magistral : une étrange épidémie touche le pays et tous, des plus puissants aux plus démunis, perdent leur capacité à lire et à écrire. Qui faudra-t-il hisser au pouvoir pour les gouverner ?
Inertie politique, réseaux sociaux aussi abrutissants que dangereux, organes étatiques gangrénés, corruption à tous les étages, population qui a perdu le sens de l’insoumission – l’auteur livre ici une radiographie saisissante, ravageuse, d’une société qui semble avoir basculé de l’autre côté du miroir, à l’image, peut-être, de notre monde tout entier.

 « Ma cabane sans peine »- Alain Guyard- Le Dilettante, 224 pages

Alain Guyard est professeur de philosophie. Mais il est aussi et surtout un philosophe forain qui veut faire sortir la philosophie du carcan académique.

 Le mythe de l’écrivain qui se retire dans sa cabane au fond des bois pour y philosopher sur la nature, faire le point sur sa vie et couper des bûches à la hache, voilà le bon plan pour assurer un succès littéraire et éventuellement s’acheter un appartement en centre-ville grâce à l’artiche raflé dans la combine. Car voilà, les librairies sont saturés par les livres publiés à foison sur des créneaux et des thèmes porteurs d’un moment. Aujourd’hui, c’est Guyard qui se frotte au truc, élit domicile dans un minuscule mazet cévenol, au milieu des chevreuils, des grands chênes et des bergers mutiques et libidineux. De brefs chapitres, autant d’instants saisis dans la forêt, de fragments de sagesse brindezingue, de conseils de littérature frelatée.
C’est un livre jouissif sur le filon éditorial.

Juin

SPHÈRE

Fleuve et jet d’eau
c’est tout comme.
Tous deux
vont aux étoiles.

Pic et ravin
c’est tout comme.
Tous deux,
l’ombre les couvre.

Suites

Federico García Lorca

Rendons hommage, en ce mois de juin, à Federico García Lorca poète, dramaturge espagnol, né à Fuente Vaqueros le 5 juin 1898.

Serres du Jardin des plantes / Paris (01/11/2011) – Photo : Olivier Gazzano / PhotosGz.fr

Lectures partagées – Mai 2024

Compte rendu du club littéraire du 3 mai 2024


MÉMO : 2 formules
1/ Le Club lecture a lieu tous les premiers vendredis de chaque mois de 18h30 à 20h : Chacun vient et présente un livre qu’il a lu. S’ensuit un échange La séance est animée de façon que chacun puisse avoir le temps de présenter son livre.
2/ Soirée « Un livre- Un auteur » qui a lieu tous les trois mois environ , de 18h30 à 20h : Un moment de partage et d’échange, pour aller à la rencontre d’un auteur et d’une de ses grandes œuvres lue préalablement par tous les participants.
Un petit apéritif clôture chaque séance. Comment y participer ? : Le club est ouvert à toutes et à tous . Pour des raisons de place, Il suffit de s’inscrire préalablement en venant à la librairie, en envoyant un mail ou en téléphonant : lamemoirdumonde@yahoo.fr Tel : 04 90 85 96 76
Prochaines rencontres :
Le club lecture : Le vendredi 7 juin 2024 à 18h30
Un Livre un Auteur : Le vendredi 20 septembre 2024 à 18h30. Nous avons choisi de mettre à l’honneur Giuliano da Empoli et son best-seller Le Mage du Kremlin (Folio), un récit qui nous plonge au cœur du pouvoir russe, d’une forte actualité.
Prochainement cycle Jean Claude IZZ0 : Nous avons retenu aussi, pour une autre séance, dont la date sera fixée ultérieurement, Total Khéops de Jean-Claude IZZO ( dernier trimestre 2024) Ceci sera précédé, le 5 octobre 2024, 16 heures, en partenariat avec l’Association Partages culturels en Provence par une conférence consacrée à la vie et l’œuvre de JC IZZO.

Animation : Miguel Couralet, Compte rendu : Miguel Couralet, Michèle Robinet.

Donc, ce 3 mai 2024, nous étions 16 présents, et parmi nous , pour plus de plaisir partagé, un auteur-réalisateur à la fois dramatique et humoristique, une écrivaine, une éditrice-comédienne- chanteuse.

Christian : Souvenirs du futur radieux, José Vieira- Éditions Chandeigne-

Christian qui nous présente souvent des auteurs italiens a choisi cette fois ci un auteur portugais.
José raconte son arrivée en France dans un bidonville à Massy dans les années 65, il a 7 ans. Ses parents se sont exilés pour fuir tout autant l’oppression de la « ditatura nacional », celle instaurée par Antonio Salazar que la misère et le risque de partir à la guerre pour tenter de sauver les dernières colonies portugaises. L’auteur se remémore les souvenirs de son enfance, une autre forme de misère, mais aussi une liberté retrouvée et l’entraide entre communautés… Il retrace avec sensibilité l’expérience de l’exil d’hier, celle que vivent d’autres émigrés aujourd’hui. Et après un voyage sur les traces de son enfance en Lusitanie avec sa fille, il s’interroge à propos des problèmes liés à la double culture, ici franco-portugaise, de ce qui reste de nos racines, gravées à tout jamais dans nos cœurs et nos esprits, de ce qui se perd au cours du temps comme parler correctement la langue natale et comment transmettre un patrimoine mémoriel.

Court mais intense plaidoyer contre les préjugés liés aux émigrés, message d’espoir et de tolérance, car « nous tous venons de quelque part et ensemble nous participons à un futur qui se veut radieux. » 

Une écriture sensible, poétique douce-amère, un témoignage émouvant.

Olivier : Les Yeux de Mona, Thomas Schlesser – Albin Michel –

Mona est une petite fille de 10/11 ans, la cécité la gagne. Avant qu’elle ne perde définitivement la vue, son grand-père veut lui faire découvrir la beauté du monde à travers l’art. C’est ainsi qu’ils vont mettre à profit tout leur temps disponible pour arpenter, en un long cheminement solaire, initiatique et artistique, les musées parisiens : Le Louvre, Orsay, Beaubourg et découvrir les plus beaux tableaux, les plus belles sculptures… 52 chapitres, 52 semaines de vie partagée qui permettent de découvrir plus en détail 52 œuvres.

A travers cette histoire pathétique, l’auteur, historien de l’art qui a soutenu en 2006 un doctorat en histoire et civilisation, nous livre un roman qui est une « ode à la beauté. » qui permet une présentation technique des œuvres citées (Botticelli, Vermeer, Goya, Courbet, Claudel, Kahlo…)
La jaquette du livre qui se déplie est magnifique, une invitation à se plonger dans cette lecture facile et sympathique , un phénomène littéraire qui remporte un grand succès.

Isabelle : Penser contre soi-même, Nathan Devers – Albin Michel –

Après une enfance marquée par un judaïsme zélé, et avoir envisagé de consacrer sa vie à la religion en devenant rabbin, l’auteur s’en éloigne brutalement à la fin de l’adolescence pour entreprendre des études de philosophie. Il devient professeur.

Pourquoi la philosophie ? C’est la question qu’il pose à ses élèves, interrogation universelle, lui-même cherche à y répondre de manière personnelle.
C’est une lecture qui demande un investissement sérieux car elle n’est pas aisée, elle est intense, puissante, passionnante, violente mais permet, aussi, de s’interroger sur sa propre façon de penser, d’aller au-delà de l’identité déterminée par sa naissance, d’exister avec soi-même.

On peut lire, en complément les œuvres d’Alain Guyard, celui qui a la volonté de faire sortir la philosophie du carcan académique.

Marie-Pierre : Des nouvelles de la famille , Benoîte, Flora Groult, Paul Guimard, Blandine, Lison De Caunes, Bernard Ledwidge – Livre de Poche –

La présentation faite par Marie Pierre a été l’occasion, dans le groupe, de rappeler l’intérêt et la beauté de l’écriture sous forme de nouvelles. Nouvelle littéraire : bref récit fictif qui fait appel à la réalité et qui, la plupart du temps, ne comporte pas de situation finale. Généralement, elle se termine avec un dénouement inattendu qu’on appelle la chute.

Benoîte est la sœur de Flora, Paul est le mari de Benoîte, Flora est la femme de Bernard, Blandine et Lison sont les filles de Benoîte, une famille hors du commun.

Ces auteurs ont mis en commun leur passion de l’écriture pour raconter quelques aventures familiales. Longue ou courte, gaie, mélancolique ou humoristique, chacune de ces histoires singulières est édifiante, racontée avec sensibilité et profondeur.


Jules : Et pourtant ils existent, Thierry Froger – Actes Sud-

Jules nous confie avoir découvert récemment cet auteur, écrivain, poète et plasticien, une belle rencontre.

Le roman se construit de ville en ville (Paris, Ibiza…), d’époque en époque, mais sans chronologie, de chapitre en chapitre, courts, avec des personnages, un par chapitre, certains célèbres, d’autres inconnus, tous intéressants. Le livre raconte les destins croisés, les exploits de Florentin Borde, avec un fil conducteur , la Grande et la petite Histoire, la Guerre d’Espagne y tient une place centrale .

Jules parle de cette lecture avec émotion et invite chacun à s’y plonger car c’est un roman choral talentueux, une lecture addictive, quelque peu jubilatoire.

Daniel : Bourougnan Speaks Molière, Daniel Villanova- Éditions Un jour, une nuit-

Daniel, avec une verve très moliéresque nous présente sa pièce écrite avec un plaisir intense, il

l’ interprète actuellement au Théâtre des vents, 63, rue Guillaume Puy, Avignon. 5 actes en prose et en vers.

L’intrigue : Afin de célébrer les 400 ans de la naissance du grand Molière (1622-1673), le gouvernement français décide d’imposer à la population l’injection d’un mystérieux produit issu des laboratoires Pferzaï-Maderno, le « Speaking Molière »

Ce dopage va permettre à tous les français de s’exprimer en vers tout au long de l’année, « à la façon de Molière », en hommage au génial auteur. Cependant À Bourougnan, la résistance à cette obligation s’organise. C’est une caricature du monde actuel dans laquelle l’auteur dénonce les aberrations et les errements qui « enrichissent » notre quotidien. Daniel nous a offert « en live » une scénette, celle où l’équipe municipale de ce village résistant expérimente, pour une première fois l’usage du GPS qui lui aussi a été vacciné et édicte des instructions en vers ce qui fait perdre le nord !!. Un régal.

Marlies : Un jeudi saveur chocolat, Michiko Aoyama – J’ai lu

Marlies avait choisi de présenter un ouvrage sombre, compte tenu de l’ambiance climatique particulièrement morose pour un début mai , elle a préféré nous offrir un nouveau « feel good ».

De Tokyo à Sydney, le roman entremêle 12 nouvelles. 12 tranches de vie qui invitent le lecteur à trouver le bonheur dans les petites choses du quotidien et dans des instants de vie qui réchauffent délicatement le cœur comme le fait cette boisson chaude cacaotée.

À Tokyo, un petit café accueille toutes les semaines une mystérieuse habituée, surnommée Madame Cacao. Rituellement, elle commande un chocolat chaud avant de s’installer à la même table en bois proche de la baie-vitrée. Et chaque jeudi, elle sort un délicat papier à lettre et se lance dans la rédaction d’une longue missive en anglais . Une routine immuable qui ne manque pas d’éveiller la curiosité du serveur zélé.

C’est délicat, savoureux, réconfortant, gourmand.

Jacky : Le Silence, Dennis Lehane – Gallmeister

Un roman fort sur l’Amérique ségrégationniste des années 70, couronné par le grand prix de la littérature policière étrangère en 2023. 

Été 1974, dans la banlieue irlandaise de South Boston, Mary Pat Fennessey, une femme charismatique blessée par la vie mène une existence routinière. Un soir, Jules, sa fille, dix-sept ans, ne rentre pas à la maison, on perd sa trace. La même nuit, un jeune Noir se fait mortellement percuter par un train dans des circonstances suspectes. Ces deux événements sont-ils liés ?
Un contexte explosif : la récente politique de déségrégation préconisée par le juge fédéral Garrity provoque des tensions raciales, une grande manifestation se prépare. Dans sa recherche effrénée de sa fille, Mary Pat, qui croyait appartenir à une communauté unie, voit les portes claquer devant elle. Face à ce mur de silence, cette femme en colère devra lutter seule pour faire éclater la vérité, si dévastatrice soit-elle.

Roman noir, un final extraordinaire. Jacky a été dithyrambique dans sa présentation !


Michèle : Les guerres secrètes du MossadYvonnick Denoël- Nouveau monde.

Denoël est un historien, grand spécialiste des services du renseignement. Son livre publié en 2012, puis 2022 est une nouvelle fois réédité avec actualisation en 2024. L’ouvrage est très bien documenté sur les réalités de la géopolitique du Proche-Orient impactant, bien évidemment, le monde occidental. Le travail d’investigation de l’auteur est sérieux. Il raconte avec preuves factuelles de nombreuses interventions du Mossad comparé à un « couteau suisse » aux multiples fonctions intuitives et efficaces. Ce service passe pour être l’un des meilleurs services de renseignement au monde, grâce à son savoir-faire, en termes de renseignement humain, à celui de pouvoir recruter des informateurs de qualité dans le monde arabe, d’établir des liens occultes avec des structures dites « ennemies ». Ici, des affaires très sensibles sont mises en exergue qui dépassent la fiction. Des commentaires mettent en évidence des informations majeures permettant de comprendre la réaction pas toujours compréhensible de certains pays dont la France.

Le Mossad connaît des succès mais aussi des échecs parfois retentissants, lourds de conséquence sur le plan politique et souvent générateurs de conflits majeurs. Un livre fort intéressant, d’une actualité brûlante. On est pris dans le tournis de l’espionnite.

Anne-Marie : Titrit, L’Étoile du Sud, Mariana – Vox Scriba

Mariana, c’est le pseudo d’Anne-Marie Schieber, plasticienne-poète, elle nous présente son livre, une sorte de carnet de voyage sur son retour au Maroc dans les années 2000, pays, qu’elle a connu dans la décennie 70. Un périple spirituel, sensuel, et philosophique.

Mariana nous a fait lecture d’un de ses passages préférés, poétique et inspiré, qui évoque son retour à Essaouira (l’ancienne Mogador). Elle y rend hommage au peuple Berbère et à sa culture (désormais reconnue par la Constitution marocaine.)

José : Tosca, Murielle Szac-Éditions Emmanuelle Colas.

Le nouveau roman de Murielle Szac est la première lauréate à avoir reçu le Prix littéraire des Avignonnais en 2022. Ce huis clos s’inspire de faits historiques.

Lyon, 28 juin 1944. Sept Juifs et deux résistants raflés par la milice de Paul Touvier attendent la mort dans un réduit inconfortable. Pourtant les langues se délient, chacun confie aux murs de leur geôle tout ce qu’ils sont, tout ce qu’ils souhaitent, tout ce qu’ils auraient rêvé être. Parmi eux se trouve un prisonnier que le résistant P’tit Louis désigne comme un ange – celui qui, cette nuit-là, va chanter Tosca, l’opéra de Puccini, l’air de celui qui va mourir à l’aube. Les 7 juifs vont être fusillés,  A côté de chaque cadavre a été posé un carton avec le nom, sauf pour un dont on ne connaît toujours pas l’identité.

A travers ce roman historique, qui parle de résistance, de liberté, qui ne laisse pas indifférent, l’autrice a voulu rendre hommage à cet inconnu.

Un livre qui résonne fort avec notre actualité.

Françoise : Gaston Couté , la chanson d’un gâs qui a mal tourné, Préface et notes de Michel Desproges. Editions Wallada

Françoise Mingot-Tauran est docteur en littérature comparée, comédienne, metteuse en scène, poète chanteuse  et éditrice !

Gaston Couté (1880,-1911) est un poète libertaire, et chansonnier  français, connu pour ses textes  antimilitaristes, féministes et anarchistes

Elle nous le fait découvrir à travers ce livre édité à l’automne 2023. Une anthologie qui a demandé un travail important, coordonnée par Michel Desproges, mise en page par Gérard Gaillaguet, intégrant les corrections et ajouts de l’auteur en 1906, retrouvées et jamais publiées .

Françoise ne s’est pas contentée de nous en lire quelques extraits, elle nous les a chanté. !

Miguel : Faute de temps Miguel n’a pas pu nous présenter Narcisse et Goldmund le chef d’œuvre d’Hermann Hesse ( Prix Nobel de littérature en 1946). Ce sera pour la prochaine fois !